FICTION A SUIVRE ...

Kaboul ...Thé !

Calais ... Café !

"Un Afghan à Calais"

Le récit

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ROMANS AU CHOIX

NOTRE LANGUE EN PROSE

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Kaboul ... Thé ! Calais ... Café !

COMME AU BON VIEUX TEMPS DES FEUILLETONS ...

UGO VALENCE, Agent secret

NOTRE LANGUE EN VERS

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ESILELISE

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Esilelise

   

NOUVELLES A LIRE

NOTRE LANGUE EN PROSE

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Le français dans la mouise

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De l'Antiquité à nos jours ...

Nouvelles d'hier et de demain, et même ... d'avant-hier et d'après-demain

Une petite ville d'histoireS

La more solitere du vieus moulin

NOTRE LANGUE EN VERS

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JUSTE UN DERNIER VERS ... ET JE FINIS MON CHEMIN

  • ¤

Juste un dernier vers ... et je finis mon chemin

PIED A PIED

 

Le lézard
 
 
Un lézard
dort au soleil
et perd
un petit bout de queue
 
Un lézar
dort au soleil
et perd
un petit bout de queue
 
Un léza
dort au soleil
et perd
un petit bout de queue
                                     
Un léz
dort au soleil
et perd
un petit bout de queue
 
Un lé
mon Dieu
qu’il est laid et hideux
sans sa queue
 
Un l
qui perd la tête
ça n’a

ni queue ni tête

 

S.L.

 

Dis, Monsieur
 
  
 
Dis, Monsieur,
Fais-les rire
 
Dis, Monsieur,
Regarde leur sourire
 
Dis, Monsieur,
Ecoute leurs soupirs
 
Dis, Monsieur,
J’veux pas être sérieux
 
Dis, Monsieur,
Fais-en des élèves heureux
 
Tais-toi, mon âme,
Je suis prof.
 
 
S. L.

 

Oiseau de liberté

Hip ! Hip !

tu sautilles-tilles

Piaf

sur le bord de la gouttière

et tu cries

ton enfant tombé

à peine emplumé

du nid de tiges séchées

et ma main main minotaure

qui l’enserre

 

ne crie pas si fort

 

Piaf

 

c’est pour mieux le regarder

c’est pour mieux l’envier

cet oiseau-enfant

 aux ailes de liberté.

 

 

Je dédie ce poème

à l’oiseau ramassé

à peine

ce poème terminé

 

P

 

Pipi, pipi, pipi,

Popo, popo, popo,

Papa, papa, papa,

Pépé, pépé, pépé,

 

-i-i, -i-i, -i-i,

-o-o, -o-o, -o-o,

-a-a, -a-a, -a-a,

-é-é, -é-é, -é-é ,

 

Sans P la vie serait

A mourir de rire.

 

U

 

Un chameau

Et deux dromadaires,

Ca fait trois bossus !

 

Une ânesse

Et deux baudets

Ca fait trois têtus !

 

Un Petit Poucet

Et ses deux frères

Ca fait trois perdus !

 

Un gros

Et deux replets

Ca fait trois dodus !

 

Une pie

Et deux arondes

Ca fait trois langues bien pendues !

 

Mais un T

Et deux U

Ca ne fait qu’un vieux train : TU-U !

 

       S. L.

 

Fleuve Amour, bonjour

 

Tais-toi, Congo,

T’es pas beau !

 

T’as la Vistule

Qui se coagule

 

Et tu fais Mississipi

dans l’Ienisseï

 

Ton épouse la Garonne

joue l’Amazone

 

Avec le beau Danube

Qui titube

 

Il croit avoir la Moskova

Dans les bras

 

Et l’Escaut

C’est pas le Pô

 

Enlève la chemise

De la Tamise

 

Ah ! ce Rhin

Quel maintien

 

Il caresse sa demoiselle

La Moselle

 

Et perd le Nord

L’Amour est le plus fort

 

          S.  L.         

 

   Bonne lecture !

 

 

 
 


                                                                       
 

 

 

ME JOINDRE
NOUS SOMMES LE
UGO VALENCE, Agent secret - NUITS DE HAUTE-VOLTA chapitre 3
Nuits
 
 
Stéphane LEFEBVRE
 
 
Nuits de Haute-Volta
 
 
CHAPITRE 3
   

    Ugo décida de retourner le soir même à l’atelier du potier, fort de sa trouvaille.

 

   L’importance de l’endroit n’était plus à dédaigner et Dieu seul savait quelle somme d’inconnu il contenait toujours.

 

   La nuit était splendide. La lumière bleutée du ciel inondait de teintes argentées forêts et champs. L’obscurité accentuait l’aspect sauvage de la campagne. Mille bruits trahissaient une vie animale intense. Parfois le faisceau jaune des phares de la Citroën surprenait une biche apeurée et la mettait en fuite.

 

   Pour une raison tactique, Ugo ne voulait pas signaler son arrivée. Aussi abandonna-t-il la voiture à un bon kilomètre de l’atelier et il se mit en marche.

 

   L’air était frais. Une légère brise soufflait et emmêlait les cheveux du Français. Celui-ci respira une bouffée d’air pur.

 

   Après avoir suivi la trace de la route pendant la moitié du parcours environ, il choisit de continuer à travers bois.

 

   Sa progression était difficile, le terrain sec étant semé d’embûches. Se souvenant que la route décrivait une courbe relativement prononcée de ce côté avant d’arriver à la hauteur de l’atelier, Ugo décida de s’enfoncer davantage dans le sous-bois afin d’atteindre l’endroit en ligne droite.

 

   Malheureusement pour lui, la luminosité de la nuit ne franchissait pas la barrière épaisse que formait le feuillage des arbres. Ugo était dans le noir absolu. Bien qu’il répugnât à faire usage de sa mini-torche électrique, il dut l’allumer une première fois pour se libérer de l’enchevêtrement de branches dans lequel il s’était barricadé sans s’en apercevoir.

 

   La forêt vivait. Une rumeur confuse courait, planait, allait et venait de tous les côtés à la fois. Ugo se contrôla pour ne pas s’en émouvoir.

 

   Toutefois le craquement sec d’une branche à sa gauche alerta le Français. Il voulut actionner sa torche, il était déjà trop tard. Une vive douleur sur le sommet du crâne paralysa sa volonté une infime fraction de temps, puis ce fut tout. Il s’écroula.

 

   Sa tête bourdonnait. Dans son inconscience, le Français aurait pu croire qu’un essaim d’abeilles s’était abattu sur lui et poignardait ses oreilles, et plus particulièrement ses tympans.

 

   Il mit un long moment à réaliser qu’il s’agissait de l’éclat de voix. Voulant ménager ce répit pour se remettre d’aplomb, il se garda bien de dénoncer sa conscience revenue.

 

   D’ailleurs, il n’était même pas capable de se dire s’il aurait pu faire un geste. Une douleur lancinante le parcourait de la tête aux pieds et engourdissait ses membres. Des petites étincelles d’argent dansaient devant ses yeux et le saoulaient.

 

   Cependant elles s’éteignaient lentement les unes après les autres. Ugo pouvait distinguer des bribes de phrases par lesquelles il essayait de saisir ce qui se passait. On ricanait autour de lui.

 

   Il dodelina du chef et cligna les yeux, aveuglé par une lampe à pétrole qu’on tenait penchée presque contre sa joue. Ses mouvements incontrôlés eurent pour effet de faire taire les intrus qui surveillaient sans doute son retour à la réalité.

 

   Ugo était allongé sur un sol de terre battue. Il fit plusieurs tentatives infructueuses pour s’asseoir. On lui avait lié les bras derrière le dos et ses reins écrasaient ses poignets à chaque essai. Il se coucha de côté, se roula en boule et entreprit de se relever de cette manière.

 

   Il reçut en pleine figure une gifle envoyée à toute volée. Il enfouit la tête dans les genoux pour en éviter une seconde qui ne vint pas.

 

 Ugo releva la tête et détailla les énergumènes qui se tenaient devant lui. Ils étaient quatre, quatre Noirs. Le potier famélique était là, tenant la lampe. Son regard était froid. Un autre, aux épaules athlétiques, avec un faciès abîmé aux pommettes saillantes, s’appuyait du coude sur une haute caisse en bois. Le troisième était borgne et son œil valide roulait avec vivacité, enfoncé dans son orbite. Le dernier était le plus petit et se distinguait par un accoutrement folklorique. De plus, il était grandi par un chapeau bizarre alors que ses compères étaient tête nue.

 

   Tous quatre se taisaient.

 

   Ugo profita de cet intermède pour étudier la cabane dans laquelle le retenaient prisonnier ses agresseurs. Petite, rectangulaire, elle était en briques ou en un matériau qui en donnait l’apparence. Une seule fenêtre perçait l’un des murs blanchis à la chaux, en face du Français. Deux autres lampes à pétrole, installées sur des caisses, l’éclairaient d’une lumière blafarde, vacillante. Des brindilles de paille tombées du toit jonchaient le sol.

 

   Le potier tourna autour de l’agent secret et lui envoya un coup de pied dans les côtes.

 

   — Ca va aller mieux ! ricana le borgne, retroussant les lèvres.

 

   Ugo ne le regarda pas, ne répondit pas non plus. Il contracta ses muscles abdominaux puis les relâcha en un éclair pour atténuer la violence du coup qu’il venait de recevoir au foie.

 

   — Vous vous rendez compte maintenant que nous ne devions pas nous précipiter pour vous prendre au piège. Vous nous avez échappé une première fois, mais désormais nous vous tenons. Avouez que vous avez tout fait pour vous jeter dans la gueule du loup, Monsieur Novan. A moins que ce ne soit à dessein. S’il en est ainsi, ne croyez pas à la chance. Je vous assure que le résultat sera le même.

 

   Ugo humecta ses lèvres sèches.

 

 — Vous croyez, se moqua-t-il.

 

   Il avait rétorqué à l’homme au boubou sur un ton que celui-ci n’apprécia pas.

 

   L’orateur, qui devait être le cerveau pensant de la troupe, s’assit sur un tabouret en prenant soin de son vêtement.

 

   — Vous allez vous faire un plaisir de rejoindre votre camarade, annonça-t-il d’une voix neutre.

 

   — Vous disperserez mes cendres dans le plâtre, rugit Ugo en mettant à mal ses cordes vocales.

 

   Il avala difficilement sa salive et continua :

 

   — C’est bien ce que je pensais, bande de salauds ! Les pires atrocités ne paraissent nullement mettre votre conscience mal à l’aise.

 

   Mis en furie par ces paroles arrogantes, le Noir à la carrure de bourreau s’apprêtait à donner une démonstration de ses qualités sur la personne de l’agent secret. Son supérieur arrêta net son excès de zèle d’une extension du bras. Le caïd reprit sa posture primitive.

 

   — Vous voyez juste, admit le patron en opinant du bonnet à l’adresse de Valence.

 

   — Votre tueur a suivi le même traitement, questionna ce dernier, à l’exception près et… fort estimable, qu’il n’a pas eu à souffrir beaucoup ?

 

   — Oui.

 

   — Vous êtes même allés plus loin, lâcha Ugo sans trop savoir pourquoi. Jusqu’en France, à Saint-Médard-en-Jalles. Monsieur Bricanne, vous connaissez ?

 

   — Parfaitement. Je vous fais remarquer qu’il est une innocente victime. Nous n’avions au premier abord aucune raison de le viser particulièrement. Ce n’est qu’après avoir pris d’innombrables renseignements et noté méthodiquement l’emploi du temps et les habitudes professionnelles et familiales de plusieurs personnages importants proches du C.N.R.S. que nous avons arrêté notre choix.

 

   — Ces précisions apportées, vous admettrez vous-même que lorsque les dessous de l’affaire éclateront au grand jour, lorsque notre identité sera connue, sans que personne puisse véritablement faire la preuve de notre responsabilité car nos précautions sont suffisantes pour qu’il en soit ainsi, leur importance rehaussera de manière conséquente notre prestige auprès des gens que nous voulons amener à partager nos idées. N’êtes-vous point d’accord, Monsieur Novan ?

 

   Le Noir connaissait une véritable envolée verbale et appuyait son fanatisme avec de rapides gesticulations des bras.

 

   Il lui fallait autre chose que des simagrées pour convaincre le Français du bien-fondé de ses allégations qui tombèrent à plat. Valence était l’homme sur qui les discours gueulards n’avaient aucune influence. En d’autres circonstances, s’il n’avait eu à protéger ses arrières, les mimiques de son interlocuteur auraient provoqué chez lui un éclat de rire caustique.

 

   Ugo retourna brusquement la situation, sans astuce. Il se mit à poser les questions :

 

   — Vous avez magnifiquement opéré, je vous félicite. Qui en est l’auteur ?

 

   L’autre tiqua. Il se reprit. Dévoiler au Français l’identité de l’assassin du chef des équipes des engins Matra ne présentait aucun caractère de gravité puisqu’on le condamnait irrémédiablement à laisser sa peau sur le sol africain. L’idée que l’adversaire se torturerait vainement dans le but de découvrir le moyen de faire savoir à un individu compétent le secret qu’on lui confierait ragaillardit le chef.

 

   — Un étudiant voltaïque à Paris. Un membre de notre groupe et un homme qui met un point d’orgueil à accomplir proprement son travail, clama-t-il.

 

   — Son…

 

  — Ne vous précipitez donc pas, coupa le Noir d’un ton condescendant. Son nom : Aboussoula.

 

   Ses compagnons l’écoutaient avec un calme religieux. La révélation du nom du meurtrier au Français – nom qu’ils connaissaient – provoqua chez eux une décharge d’électricité. Ils attendirent chez Valence une réaction qui ne se produisit pas, et changèrent de position dans un ensemble parfait. Le potier chercha appui sur la caisse qu’occupait son compatriote à la mine patibulaire tandis que celui-ci s’ébrouait puis fourrait ses mains dans les poches de son pantalon. Le borgne laissa tomber son fessier sur une planche branlante installée sur deux tréteaux, emprisonna une jambe dans ses mains jointes et commença de se balancer.

 

   Ugo cogitait. Il n’avait aucune nouvelle de Paris depuis son départ la veille au matin. Quarante-huit heures à peine avaient peut-être suffi pour que le sieur Aboussoula se retrouve derrière les grilles. Cependant, comme le disait l’escogriffe qui tenait actuellement la barre, les précautions étaient prises.

 

   Et puis zut ! Une telle préoccupation était prématurée, il trouverait bien le moyen d’avertir Paris le moment venu.

 

   Ugo saliva et s’humecta la bouche, puis lança :

 

   — Parce qu’en plus vous vous vantez d’être des criminels. Votre groupe de cinglés, restreint j’en suis convaincu, finira ses jours au fond d’une geôle. Et vous avec. Ne croyez surtout pas y échapper.

 

   — Attention, fit remarquer l’interlocuteur, nous ne somme pas des criminels. Notre groupe tiendra. Nous n’avons pas à cette époque l’audience que nous souhaiterions, cependant notre action continuera contre vents et marées, prendra de l’ampleur et notre juste cause triomphera. Nous sommes les promoteurs.

 

   Il recommençait à déblatérer. Décidément il emm… le monde avec son charabia.

 

   Ugo avait les bras engourdis. Les cordes qui tenaient ses poignets prisonniers meurtrissaient sa chair. Il essaya vainement de les détendre.

 

   — La haine que nous nous nourrissons contre vous, Français, est éternelle, vociféra le baratineur.

 

   — Ah, vous êtes donc francophobe ?

 

   — Oui ! Sales Français ! Vous n’avez su jusqu’à une période proche que nous dominer injustement. Votre désir de nous réduire se manifeste toujours sous d’autres formes. Vous implantez dans notre pays, je dis bien le nôtre, des stations de repérage de satellites.

 

   — Vous vous méprenez, nous…

 

   — Nous n’avons que faire de stations de repérage en Haute-Volta, brailla le Noir, les yeux exorbités.

 

   A quoi bon s’évertuer à défendre la cause française auprès de fanatiques aux conceptions si profondément enracinées. Il n’était évidemment question ni de domination, ni d’écrasement de la Haute-Volta par la France, mais Ugo ne pouvait raisonnablement pas leur crier ces vérités dans le nez.

 

   Tout bien pesé, Ugo en rajouta une dose :

 

   — Je me demande ce qui dans le fait que les Français installent une station à Ouagadougou peut provoquer chez vous un tel déploiement de violence.

 

 Le chef fonça dans le panneau. Il dégorgea :

 

  — Nous allons vous faire comprendre nos motifs d’insatisfaction. Nous sommes de ceux qui n’ont jamais voulu coopérer avec la France, déjà en 1958, lors de la mise en place de la Communauté ensuite, et nous persistons dans cette voie. Comprenez bien que nous ne dérogeons pas pour l’installation de vos stations, et ceci parce que notre intérêt est nul.

 

   — Pas si évident.

 

   — Lorsque tous les employés de la station auront été liquidés par nos soins, ou plutôt se seront volatilisés sans laisser de traces, la France réagira peut-être et s’apercevra qu’il aurait été plus rentable pour elle de s’installer ailleurs. Un peu tard malheureusement !

 

   — Pour réagir, elle réagira, affirma Ugo. Assurément pas dans le sens où vous l’entendez. C’est là le hic !

 

   — Demain, nous vous apprendrons des choses qui vous surprendront.

 

    — Je crois déjà deviner, répliqua le prisonnier.

 

   Le patron rassembla ses gorilles et leur ordonna d’un ton sec :

 

    — Enfermez-le dans la cave.

 

   Ce fut un déferlement de sauvagerie. Le plus costaud des trois brutes s’activa. Un flot de sang s’épancha des narines du Blanc, conséquence directe de deux coups de poing convenablement assénés. Le potier, à son tour,  lui envoya son talon au creux de l’épaule et la douleur vive fit crier la victime.

 

   La réaction de Valence fut prompte. Le borgne était occupé à dénouer un rouleau de cordes, Ugo eut l’opportunité de détendre  une jambe et il atteignit son  tortionnaire de potier en pleine gorge. Le Noir partit à la renverse avec un râle étouffé et termina sa course en se cogna l’occiput sur un tabouret.

 

   Ses deux compagnons tournèrent l’agent secret sur le ventre et lui paralysèrent les membres inférieurs pendant qu’il s’approchait, furieux, en se massant la gorge à deux mains. Il lorgna le visage placide de son supérieur. Celui-ci laissait faire le travail.

 

   Ugo se retrouva les pieds entravés en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

 

   Le borgne découvrit une trappe découpée dans le sol de la cabane. De sa position assise, Ugo n’avait pu en déceler l’existence, un fût qui avait jadis contenu du vin la dissimulait à sa vue.

 

   Le colosse traîna le Blanc jusqu’au bord de l’ouverture conduisant à la cave et descendit l’échelle. Il stoppa lorsqu’il n’y eut plus que sa tête qui passait. Il empoigna la lampe à pétrole que lui tendait le potier et alla l’abandonner allumée dans la pièce souterraine.

 

   Alors il agrippa Ugo par les pieds et le tira à lui tandis que le patron glissait les mains sous les aisselles du prisonnier pour lui éviter une descente trop brutale.

 

   Ils le jetèrent au milieu d’un bric-à-brac d’objets qui envahissaient plus de la moitié de la cave. Près de l’échelle s’empilaient des pots en terre cuite de toutes contenances. Certains étaient fendus en plusieurs morceaux et mettaient les plus élevés en équilibre instable. Plus loin étaient des pioches et des pelles, une bêche au manche cassé et un curieux instrument que Valence n’identifia pas.

 

   Avant que ses bourreaux ne se retirent en emportant la lampe, Le Français aperçut un ciseau à bois coincé entre deux clous assez haut plantés dans le poteau dressé au centre de la cave et servant à soutenir les traverses de bois qui préservaient le sol de la cabane de l’effondrement.  

 

   On claqua la trappe. La taule fut précipitée dans l’obscurité complète.

 

   Son nez enflait, des traînées de sang séché collaient à la commissure de ses lèvres, sur ses joues, et avaient coulé sous le menton, mêlées aux larmes provoquées par la force des coups.

 

   Ugo respira lentement des grandes bouffées d’air par le nez et les expira par la bouche.

 

   Il demeura prostré quelques minutes. Ses muscles endoloris se détendaient petit à petit.

 

   Venant de là-haut, il entendait un bruit de conversation à laquelle il ne comprenait pas un traître mot. Des éclats de voix y mirent fin. Ensuite le silence régna.

 

   Ugo jugea urgent de se sortir du pétrin dans lequel il était fourré, un peu par sa faute, il en convenait. Cependant, s’il réussissait à s’échapper, le souvenir des sévices s’estomperait d’autant plus rapidement que ses adversaires avaient fait des révélations ahurissantes et éclairci pas mal de points de sa mission qui auraient risqué de rester longtemps sans réponse.

 

   Le poteau central s’élevait devant lui, légèrement à droite. Il s’allongea et se fit rouler, la tête constamment dressée pour ne pas la heurter sur les débris amoncelés par terre.

 

   Il toucha le poteau et s’y adossa. Ecartant les mains au maximum, il l’encercla et, les jambes repliées, entreprit de se hisser en faisant glissant sa colonne vertébrale sur le bois. Au fur et à mesure qu’il se dressait, il pivotait le buste, se penchait autant qu’il le pouvait en gardant l’équilibre, tâtant le bois de la nuque afin de localiser l’endroit où était accroché le ciseau à bois.

 

   Il l’atteignit alors qu’il se tenait debout et entendit avec satisfaction le bruit de la chute de l’outil sur le sol.

 

   Ce fut un labeur de fourmi. Le ciseau qu’il coinçait entre ses mains s’échappait régulièrement à chaque entaille pratiquée dans la corde par le biseau. Pourtant ses doigts le crochetaient fermement.

 

   Ugo agitait les membres à intervalles fixes afin de calculer l’affaiblissement de la résistance du lien. Ses paumes étaient moites.

 

   Le fil céda dans un effort surhumain et ses bras libérés recouvrèrent sur-le-champ une nouvelle vigueur.

 

   Ugo se  délivra les jambes et activa de nouveau la circulation du sang par des massages énergiques. Il laissa courir un doigt sur son poignet droit à vif.

 

   Il se redressa et dut se pendre au poteau pour se maintenir dans sa posture. Son corps tout entier tressaillait et le faisait souffrir sourdement.

 

   L’engourdissement musculaire s’effaçait à mesure que son équilibre s’établissait et après un ultime mouvement d’assouplissement, il fut en condition pour délaisser son appui.

 

   Désormais il devait chercher l’échelle de sortie. Ugo progressa à pas comptés en étendant en même temps les bras dans tous les sens. Il rencontra une terrine fracassée, et estima que l’issue s’ouvrait dans un angle de quarante-cinq degrés par rapport à lui lorsqu’il se fut souvenu de la disposition de sa prison.

 

   Une nouvelle difficulté attendait le Français en haut de l’échelle. Il eut beau déployer une énergie peu commune en poussant sur la trappe avec les mains et ensuite avec le dos, rien n’y fit. Elle ne lui rendit pas un pouce.

 

   Il lui restait bel et bien une carte à jouer et sa sortie n’était pas définitivement compromise. Des gonds plantés dans une des planches qui ceinturaient la trappe retenaient l’échelle. En supposant qu’ils tiennent.

 

   Ugo démêla ses anciens liens et en harnacha solidement les gonds. Il s’arrima à l’autre extrémité, sauta en l’air et laissa la corde se tendre sous son poids. Les attaches résistaient.

 

   Il récidiva et tomba à genoux. La planche cédait, entraînant le système de verrouillage de la trappe avec elle, pendant que la stabilité de l’échelle s’ébranlait.

 

   Il monta, écarta la trappe et s’exhuma de son tombeau.

 

   La lumière qui filtrait par l’unique fenêtre du Q.G. ennemi était trop faible pour qu’il pût voir où il posait le pied.

 

   Il fouinait au pifomètre dans le fouillis qui régnait dans la cabane. Les Voltaïques avaient déménagé promptement des objets dont il ignorait l’utilité.

 

   Il rencontra une lampe à pétrole au hasard de ses pérégrinations. Une boîte d’allumettes gisait grande ouverte près d’elle. Muni d’éclairage, il procéda à une reconnaissance méthodique du repaire et récupéra la torche électrique dont on l’avait délesté.

 

   Les haillons pendus aux clous furent sources de sensations. Ugo en extirpa la liste complète du personnel de la station française de repérage de satellites en service à Ouagadougou.

 

  Le Français fit le rapprochement avec les caisses vides qui meublaient la pièce. Les misérables étaient sûrement en train d’accomplir leur diabolique forfait.

 

   Ugo passa le terrain au peigne fin. Il dégagea une trappe du même modèle que celle qu’il avait fracturée en arrachant un établi de son scellement fictif.

 

   Il s’y engagea.

 

   Le réduit aurait été complètement vide s’il ne s’y était pas trouvé un Blanc ligoté et recroquevillé dans un coin.

 

   Il paraissait dormir, ou bien… Ugo lui prit le pouls : il vivait.

 

   Des zébrures noirâtres quadrillaient la poitrine désormais glabre de l’homme et de la chair s’exhalait une odeur de couenne roussie. De la poudre avait brûlé dans les déchirures faites par la lanière d’un fouet. Une telle pratique était infaillible lorsqu’on voulait coûte que coûte arracher des aveux à quelqu’un.

 

   La tête en avait pris une sérieuse dose. Le front bossé, les yeux bleuis, les pommettes dépecées et la lèvre supérieure fendue lui ôtaient toute apparence humaine.

 

   Ugo sortit son mouchoir afin de réparer quelque peu les dégâts, mais sa bonne volonté ne réalisa pas l’impossible. Le Français frictionna les endroits intacts et rendit une quantité appréciable de chaleur à ce corps de marbre qu’il soutenait.

 

   L’homme entrouvrit l’œil le moins abîmé.

 

   — Qui êtes-vous ? interrogea l’agent secret.

 

   L’autre leva le bras puis le laissa tomber en signe d’impuissance.

 

   Ugo réitéra sa question.

 

   — Leducq, balbutia l’homme.

 

   Ugo l’assit dans une position plus confortable.

 

   — Je suis ingénieur à la station de repérage, continua son compatriote, s’arrêtant après chaque mot pour reprendre haleine. Je ne sais pas le combien nous sommes.

 

   —  Le 14.

 

   — J’ai donc été enlevé hier soir alors que je me promenais aux abords de la station.

 

   — Mais qui êtes-vous ? questionna-t-il soudainement.

 

   — Un Français. Ugo Novan. Je suis justement chargé de faire place nette autour de vous et vous protéger dans votre activité.

 

   L’interlocuteur se rassura.

 

   — Quatre Noirs m’ont amené dans une cabane sans que je sache comment car j’étais assommé. Ils m’ont demandé un tas de renseignements sur la station, ses fonctions, les employés, leur nombre, leur emploi du temps. Je me suis montré réticent et ils m’ont infligé une série d’horribles traitements. Je regrette mon entêtement, je vous le jure. Ils m’ont tellement charcuté que j’ai fini par cracher le morceau avant de sombrer sans connaissance. Où suis-je ?

 

   — Dans une cave de cette cabane, expliqua Ugo. Je vais vous sortir d’ici. Ménagez vos forces.

 

   L’agent secret souleva son compagnon d’infortune. Leducq, fiévreux, tremblait comme une feuille. Ugo le chargea sur ses épaules et commença de gravir l’échelle. Il constata qu’un mince espace séparait le plafond de la cave du sol de la cabane. Après avoir assis Leducq, il revint fouiller la cache.

 

   Bien lui en prit. Il extirpa une mitraillette et son chargeur. Ugo la plaça en état de fonctionnement.

 

   L’ingénieur enfila tout ce qu’il dénicha comme vêtements et informa son sauveteur qu’il se sentait suffisamment de réserves pour marcher seul.

 

   Ugo se promit de lui faire donner des soins par un docteur aussitôt rentré dans la capitale voltaïque.

 

   Il sortit le premier, l’arme en alerte, protégeant la retraite de Leducq.

 

   Un poignard long et fin se ficha dans le bois de la porte en vibrant. Un espace d’un pouce, même moins, séparait la trajectoire de la nuque de l’agent secret.

 

   — Couchez-vous, intima ce dernier à Leducq.

 

   Il riva davantage la mitraillette sur sa hanche gauche et s’immobilisa, les sens en éveil.

 

   Le silence était total.

 

   Ugo discerna un crissement qui dénotait avec le susurrement du vent dans les arbres.

 

   L’agent secret lâcha une rafale au jugé.

 

   Plus de crissement mais un bruit de fuite précipitée.

 

   Ugo vida son chargeur sur l’ombre qui gesticulait et bondissait au-dessus des broussailles puis fonça alors qu’il ne l’apercevait plus.

 

   Et pour cause ! Le Japonais en stage d’information en Haute-Volta rendait son dernier soupir, éclairé par le faisceau de lumière de la torche de son adversaire.

 

   Ugo s’attribua le revolver que le Japonais étreignait encore dans sa main droite.

 

   Les poches du mort étaient vides.

 

   Ugo rejoignit Leducq moribond.

 

   Malgré sa volonté farouche de lutter seul contre l’épuisement, et la fièvre qui l’aveuglait, l’ingénieur français implora l’aide de son compagnon. Après avoir marché, longtemps marché, il réalisa qu’on le couchait sur un siège de voiture.

 

   Ugo fit demi-tour.

 

   Dix kilomètres furent parcourus par une nuit d’un bleu limpide. Puis le ciel rosit davantage à mesure que Valence roulait vers Ouagadougou.

 

   Un spectacle hallucinant ouvrit son rideau. Des flammes gigantesques se lançaient à l’assaut de la voute céleste, comme crachées par la gueule d’un dragon invisible.

 

   Jamais Ugo n’avait vu pareil embrasement en Afrique ! Il se souvenait de la furie du feu dévorant les magnifiques forêts de pins de la Méditerranée ou de la côte basque pendant les grandes sécheresses.

 

   Les flammèches bondissaient, planaient, allumaient les herbes sèches, puis grandissaient, mangeaient les broussailles, montaient, léchaient les troncs, dévoraient les branches et se jetaient au-dessus de la forêt en pleine puissance.

 

   Le feu attaquait la nature avec le déchaînement d’une bataille militaire.

 

   La 403 était un immense braséro et la tôlerie informe emprisonnait quatre Noirs dont la chair éclatée devenait petit à petit des cendres.

 

   Ugo imprima un ralentissement brusque à la Citroën, une violente pression sur la pédale de frein qui réveilla Leducq.

 

   L’agent secret descendit prestement et souleva le capot.

 

   Son cœur se serra et transmit son frisson au corps tout entier.

 

   Une cartouche de dynamite branchée sur le système d’allumage attendait la seconde fatidique que lui désignait le chronomètre.

 

   Leducq, qui s’était approché, comprit sans explication.

 

   Ugo démonta la machine infernale et l’expédia aussi loin que possible.

 

   Les deux hommes montèrent côte à côte dans la conduite intérieure.

 

       — Joli travail du Japonais, estima Ugo dans son for intérieur.

 

   L’ingénieur français se tenait près de lui, muet.

 

   Ugo se taisait.

 

   Une autre épreuve aussi rude attendait Leducq. Le Japonais s’y apprêtait.

 

   Ugo démarra.

 

   — Nous avons eu de la chance ! sourit-il à son passager.

 

   — Comment ça ?

 

   — C’est long à vous expliquer.

   

   

 

 

 
 

 


Date de création : 02/07/2009 18:29
Dernière modification : 05/06/2018 21:35
Catégorie : UGO VALENCE, Agent secret
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REALITE A VIVRE ...

Une fessée d'amour

pour Tequila

Extrait n° 1

...

Et alors il me regarde.

Moi aussi. Un chat, quand ça ne connaît pas, c’est méfiant ! Ici, tout est différent.

Les cercles de mon engin sont de plus en plus amples. Le chat me suit des yeux. Le moteur poussé à fond fait un boucan d’enfer, l’animal ne manifeste aucune peur. Je passe près de lui, nous échangeons un coup d’œil complice, et alors j’entreprends un ultime parcours sur les bordures du jardin potager.

Doucement le chat se lève, fait le gros dos, emprunte dans l’autre sens le trajet de son arrivée et s’éclipse tandis que je baisse le régime du moteur.

J’avais envie de l’approcher, c’est raté.

Je ne sais même pas par où il est passé.

...

 

...

 

Extrait n° 2

 

La touffe de poils n’a pas bougé pendant que je l’observais. J’ai alors envie de partager mes interrogations à son sujet et je vais chercher mon épouse.

— Regarde ! Il y a un mois, quand je retournais le jardin… tu t’en souviens, je te l’ai raconté ! J’ai l’impression de voir le chat qui m’observait.

Il a doucement levé la tête. Est-ce notre présence qui l’a alerté ? Nous nous tenons tranquilles, à plusieurs mètres de lui. Il n’a pas bougé de place. Il nous regarde, nous juge, nous jauge. Il redresse le corps et, continuant de nous fixer, il nous adresse un miaulement.

Je continue :

— C’est le chat qui s’est assis un moment sur une planche du jardin, près de moi, pendant que je travaillais le terrain.

— Il a l’air tout jeune.

— Il semble vouloir nous dire quelque chose.

J’enlève sans précipitation la chaîne qui interdit l’accès au terrain après avoir déverrouillé le cadenas qui la maintient, et nous amorçons notre approche.

La petite bête nous observe et nous manifeste de la méfiance. Elle se tient sur ses gardes, nous nous arrêtons. Elle va fuir si nous poursuivons vers elle.

 

...

Extrait n° 3

 

Pas le moins du monde dépaysée, la minette. De toute évidence, elle vivait près de gens, avec des gens. Ce n’est pas une chatte qui court les caves, les haies, les gouttières ou les hangars agricoles pour manger et dormir.

Bien sûr ! C’est gagné !

La chanson devient de plus en plus répétitive : « Mardi matin, lala , la chatte et… sont toujours chez moi pour… »… Et elle est profondément endormie, recroquevillée, dans son baldaquin de fortune. Et pour quelques heures encore !

Elle s’incruste et au fil de la journée s’insinue l’idée que nous en avons la charge, comme si elle devenait petit à petit notre propriété et que nous en aurions la responsabilité. Non, cet animal, nous voudrions bien qu’il retrouve ses maîtres !

Pour aujourd’hui la chatte ne se laisse pas encore trop approcher, encore moins toucher, et nous lui accordons le temps de s’habituer.

Cependant, dès qu’elle est éveillée, elle se lèche, elle se gratte, s’égratigne, se met à vif la tête, la nuque, le cou, le dos, la queue. Son pelage est mitraillé de trous.

Ce mercredi nous laisse désemparés. Il n’est pas possible d’apporter le moindre soin à notre malade. C’est à peine si au cours de la journée nous pourrons la frôler, maîtrisant nos gestes qu’elle ne doit pas interpréter comme des menaces.

 A suivre.

...

Extrait n° 4

 

Courant maladroitement en
traversant la pelouse la première fois, mieux organisé
et habilement dissimulé derrière d’épais buissons de
fleurs qui bordaient l’eau la deuxième fois, il s’apprêtait
à faire un copieux repas. A moins que sa dégustation
n’ait commencé avant notre mise en alerte ? Les cris
menaçants et les gestes rageurs de la famille eurent
raison de l’importun qui fut dans l’obligation de prendre
un envol laborieux sur une piste un peu courte. La
troisième fois, il resta haut perché sur le faîte d’un saule
et ne prit pas le risque d’atterrir.
Nous ne prîmes pas de risque non plus et le filet fut
installé.
Au travail donc !
Le haut du grillage mitoyen s’agite, pris de
tressautements. Un « frout, frout » sec et soudain, le
lierre s’entrouvre comme fendu par l’éclair. Une touffe
trépigne en basculant vers moi.
Deux yeux, deux oreilles, quatre pattes, une queue, le
tout en noir et blanc, qui souffle en amortissant sa
dégringolade sur le muret fleuri.
Je suis sur le côté opposé du bassin. Plusieurs mètres.
C’est le déclic instantané dans mon esprit, et j’ouvre
sans doute une bouche toute ronde, aussi ronde que
mes yeux ébahis. Même les poissons ont été surpris,
des vaguelettes nerveuses se propagent en cercles qui
s’entrecroisent.

« Bonjour, c’est moi, Minette. Me revoilà. Ah ben oui,
cela fait cinq mois, d’accord, mais bon ! »

A suivre

 

....

Extrait n° 5

— Le pharmacien a oublié le fusil à lunettes et la seringue hypodermique. Ce n’est que de cette façon que nous parviendrons à soigner « notre félin ».

Je juge sage d’attendre le lendemain pour le lait. Une noisette de crème sur la pointe de l’index et du majeur gantés. L’opération est réalisée en cachette.

Pendant que la chatte mange, j’écrase avec toute la délicatesse possible l’onctueuse boule blanche sur la plaie la plus importante du dos. Elle s’est déjà esquivée.

La notice pharmaceutique conseille, pour que le soin apporté ait davantage d’efficacité, de couper ou de raser les poils autour des lésions. Impensable dans le cas présent.

Les applications ne donnent donc aucun résultat notable et la dermatose s’étend sur le dos mité et l’abdomen pelé. Nous avons au niveau du contact avec notre protégée obtenu un effet inverse : Minou ne veut plus manger tant que nous sommes présents et trop proches d’elle. Nous représentons maintenant une menace.

Tentons le collier antipuces.

L’acheter, c’est vite fait. Il reste à l’installer. Minette ne collabore pas et refuse toute approche,  elle a compris que notre comportement cache quelque chose. C’est par surprise que je lui passe le collier sous le cou, saisis la pointe à l’opposé et la glisse dans le premier côté de la boucle. La bête ressent ce carcan comme un corps étranger dont elle veut se débarrasser. Elle essaie de l'ôter, glisse une patte entre l’intrus et son cou et tire avec une grande violence, mais rien n’y fait.

A suivre

 

   

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